Article posté par gOlstein
Histoire
des calculatrices
L'histoire
de la machine à calculer est à peu
près aussi complexe que cette
machine elle-même, d'abord parce que plusieurs de ces
étapes sont
constituées d'emprunts mutuels, un inventeur prenant
à un autre un
élément ou un principe qu'il modifie, ensuite
parce que plusieurs de
ces machines visaient à des buts différents et
réalisaient des
opérations différentes. Plutôt que
d'une machine, il y a lieu pour
cette raison de parler de plusieurs machines distinctes.
On s'accorde communément à reconnaître
que le boulier ou abaque,
inventé en Chine au IXème siècle avant
Jesus-Christ, fut la première de
toutes les " machines " à calculer. Ce
n'était évidemment pas une
machine puisqu'elle n'était pas mécanique, mais
elle présentait déjà un
grand intérêt, qui était de
matérialiser des calculs arithmétiques par
le déplacement de boules perforées captives sur
axes et dans un cadre,
chaque série de boule représentant des
unités comptables différentes,
un million, cent mille, dix mille, mille , cent, un, un
dixième, un
centième,...
On a longtemps supposé qu'elle n'eut pas de successeur avant
les temps
modernes, que nous situerons vers 1500. Or, cela n'est plus certain
depuis la découverte d'une déroutante
boîte de bronze repêchée en 1947
au large de l' île grecque d'Anticythère et
comportant plusieurs roues
dentées engrenées, de dimension
différentes, montées sur axes ; elle
est connue sous le nom d' "horloge" ou "planétarium d'
Anticythère".
Cet appareil calculait les positions des sept planètes
connues à
l'époque et constituait donc, au IIème
siècle avant Jesus-Christ, un
important précurseur des premières machines
à calculer aussi bien que
des horloges astronomiques.
Toujours est-il que l'étape suivante fut franchie en 1617
avec les
"osselets " de l' Anglais John Napier, table à logarithmes
mobiles,
constitués de baguettes segmentées, qui
permettaient de réaliser
rapidement des opérations mathématiques qui
eussent pris autrement de
longues heures. Cet objet s'utilisait sur la base des logarithmes
communs, inventés par Napier et son compatriote Henri Biggs.
Il connut
un grand succès, notamment parmi les astronomes et, bien
sûr, les
mathématiciens.
En 1620, de fait, l'astronome et mathématiciens anglais
Edmund Gunter
perfectionna l'invention de Napier, bloquant les " osselets " de ce
dernier sur une surface et réalisant de la sorte la
première règle à
calculer.
Celle-ci fut d'ailleurs affinée par son compatriote Henry
Leadbetter.
En 1642, à l'âge de 19 ans, Blaise Pascal inventa
une machine
comportant un astucieux système d'engrenages, qui permettait
de
réaliser, par simple manipulation de six roues sur le
couvercle d'une
boîte oblongue de petite dimension, des additions et des
soustractions.
Les sommes apparaissent à vue dans de petites fentes
placées au dessus
des roues. Mais on peut supposer que l'invention du jeune Pascal est en
fait une adaptation des mécanismes d'horlogerie, tout comme
le fut sans
doute en 1624 celle de son prédécesseur anglais
William Schickard,
autre machine du même genre, mais moins
élaborée.
L'allemand Gottfried Wilhelm Leibniz, qui par ailleurs admirait Pascal,
reprit son invention, surnommée "Pascaline", qui avait
déjà remporté un
succès considérable ; en 1671, il
commença à la perfectionner afin de
la rendre capable d'effectuer aussi les deux autres
opérations
arithmétiques de base, les multiplications ( par
additions
successives ) et les divisions ( par soustractions
successives ). Il
acheva son projet et sa machine fut exposée en 1694
à la Royal Society
de Londres. Elle pouvait également extraire les racines
carrées. On la
décrit souvent sous le nom de calculatrice à
étages.
Ainsi furent réalisées les deux
premières machines à calculer
digitales, ainsi nommées parce qu'elles
réalisaient des opérations
arithmétiques en comptant des nombres entiers.
Pendant plus d'un siècle on s'efforça, mais sans
grand succès, de
réaliser des machines commerciales sur la base des
inventions de Pascal
et Leibniz.
Malgré toutes ces tentatives, les machines à
calculer ne s'imposèrent
cependant pas avant le XIXème siècle comme
produit commercialisable. Ne
répondant pas à un besoin réel, elles
étaient en effet restées
confinées dans les mains de mathématiciens et
d'inventeurs, et n'avait
jamais constitué que de simples objets de
curiosité. Mais le XIXème
siècle fut le témoin d'un grand bouleversement,
la révolution
industrielle avec l'essor du commerce et le développement du
mouvement
bancaire international faisant prendre désormais aux
événements une
tout autre tournure.
Avec le besoin sans cesse grandissant d'un
développement du calcul mécanique, la nature des
utilisateurs de
machines à calculer changea en effet de manière
radicale, passant dès
lors d'une élite scientifique à un groupe social
de plus en plus vaste
et hétérogène.
On
souhaita donc à l'époque qu'une solution
mécanique fût trouvée
d'urgence pour que les calculs se fissent le plus rapidement et le plus
efficacement possible, avec un maximum de fiabilité et selon
un coût
minimal.
Dans cette course, la recherche s'orienta alors dans deux directions:
l'une visant , par un perfectionnement de plus en plus
poussé des
mécanismes, à une grande simplicité
d'usage, ainsi qu'à une sécurité
optimale dans le déroulement des opérations ; et
l'autre cherchant à
automatiser au maximum les réflexes de
l'opérateur humain, premièrement
dans le but de réduire à son minimum le temps de
traitement des
opérations et deuxièmement pour mettre l'emploi
des machines à calculer
à la portée de tous.
Ce n'est qu'en 1820 que les premiers résultats de ces
recherches apparurent.
D'abord,
avec l'arithmomètre de l'ingénieur et industriel
Alsacien
Charles-Xavier Thomas, qui connut un grand succès, en effet
commercial,
puis avec les versions améliorées qui virent le
jour un demi-siècle
plus tard et qui furent réalisées par les Anglais
F.S.Baldwin et
W.T.Odhner.
Entre temps le mathématiciens anglais Charles Babbage
s'attaquaient au
problème de la rapidité avec, comme objectif, une
machine qui combina
les fonctions arithmétiques, comme celles de Pascal et de
Leibniz, et
les fonctions logiques ; cette machine devait donc prendre des
décisions en fonction des résultats. Dans son
projet , Babbage
incorpora aussi, plus tard, la capacité de comparer des
quantités et de
suivre des instructions préétablies, puis
d'injecter les résultats
obtenus pour contrôler une seconde série
d'opérations. Projet
formidable pour l'époque, puisqu'il impliquait la
combinaison de deux
types de machines, la digitale et l'analytique, en même temps
que
l'association de deux types de fonctions. Pour cela, Babbage absorba la
technique des cartes perforées, qui étaient alors
largement utilisées
dans les métiers à tisser, pour l'introduction
des données ; les autres
opérations étaient
réalisées par l'entremise d'engrenages et de
leviers.
Babbage dont il faut observer qu'il rendait hommage au
génie de
Vaucanson, inventeur des cartes imprimées, se situait donc
au carrefour
de l'automatisation, qui devait plus tard devenir l'automation, et du
calcul mécanique. Authentique génie
lui-même, il n'arriva pas au terme
de ces recherches faute d'un capital financier et technique suffisant ;
il n'avait pas la possibilité de réaliser seul
l'appareillage
excessivement complexe nécessaire à son projet en
dépit de l'appui,
très limité, que lui fournit le gouvernement
anglais. Babbage qui avait
exposé un prototype rudimentaire de sa première
machine en 1822, celle
qu'il avait appelé " machine différentielle ",
parce qu'elle calculait
et imprimait des tables de fonctions à l'aide de techniques
différentielles préétablies, mourut
sans avoir mis au point son second
prototype, qui suivait un cadre d'opérations
fixées ou, se qu'on
appelle en informatique moderne, un programme fixe, ne pouvait en effet
prétendre au titre universel. Sa machine ne fut enfin
construite dans
les années 70 par I.B.M ( une adaptation en avait
cependant été
réalisée en 1860 par la firme suédoise
Scheutz ).
Babbage avait eu connaissance de ses travaux de son compatriote George
Boole, dont l'algèbre sert actuellement de base à
tout le calcul
électronique et permet d'exprimer toutes les fonctions
mathématiques
sur une base binaire, 0 et 1 ( ce système est
expliqué dans le II ) ;
et c'est en s'inspirant de Boole, auteur du premier traité
de
transformation analytiques, qu'il s'attaqua à son vaste
projet de
calculateur universel.
Au milieu du XIXème siècle, on pouvait
considérer que les grandes idées
maîtresses de la machine à calculer, qu'on allait
bien plus tard
appeler " ordinateur ", avait été
tracé par Pascal, concepteur de
l'infrastructure mécanique, Leibniz, qui avait
porté les capacités de
la machine de Pascal, limités au comptage, au niveau des
opérations
arithmétiques de multiplications, divisions et extraction
des racines
carrées, Vaucanson, inventeur des programmes sur cartes
perforées,
Babbage, inventeur de la machine analytique et par l'Anglais George
Boole. Ce dernier avait publié en 1847 un ouvrage majeur et
précurseur,
analyse mathématique que de la logique. Il y
étudiait les lois
fondamentales des opérations intellectuelles du
raisonnement, les
exprimait dans le langage arithmétique et jetait les bases
de le
science de la logique. C'était là une innovation
prodigieuse, d'abord
parce qu'elle renouvelait intégralement les
données de la logique,
ensuite parce qu'elle permettait d'introduire la logique dans les
machines à calculer.
Jusqu'alors fondé sur le maniement du syllogisme et de la
déduction ,
c'est à dire limiter au seul domaine de la philosophie, la
logique
était absorbé par les mathématiques et
y trouvait une vigueur
insoupçonnée. Puisque, ainsi que Boole l'avait
exposé, le raisonnement
était assimilable à une forme de calcul
algébrique et que les symboles
et les règles des mathématiques pouvait
être appliquées à la solution
de problèmes logiques, il devenait concevable d'injecter
dans les
machines à calculer les règles de la logique et
donc d'étendre
considérablement le champ d'actions de ces machines. Il faut
toute fois
préciser ici que Boole, logicien, n'assimilait pas la
logique aux
mathématiques : il la mettait en parallèle et en
exprimant les lois
sous forme mathématiques, pour exprimer les figures logiques
et les
syllogismes. Ce faisant, Boole avait créé
l'algèbre qui porte
aujourd'hui son nom et inventé le langage binaire . Les
opérations
algébriques pouvait s'effectuer désormais avec
deux chiffres, 0 et 1.
Pendant un demi-siècle, la leçon de Boole fascina
le monde mathématique
et philosophique. A l'instar de Babbage, Boole esseya de construire une
machine selon ses principes et n'y parvient pas.
En 1879, sir William Thomson, également connu sous le titre
de lord
Kelvin, reprenant le projet de Boole, contourna la
difficulté résidant
dans la complexité d'une machine digitale.
Celle-ci étant mise en oeuvre dans sa totalité,
elle posait en effet un
grand nombre de problèmes techniques, tandis que le "
prédicateur de
marées " réalisé en 1879 ne
développé qu'un travail proportionnel
à
l'opération requise, en l'occurrence une
intégrale.
Destiné à la résolution
d'équation finies, l'appareil de Kelvin ne
consiste qu'en huit poulies sur des axes mus par des manivelles de
portée ajustable, quatre poulies sur l'étage
supérieur d'un cadre de
bois, quatre sur l'étage inférieur. Deux poulies,
une inférieure et une
supérieure sont mises en mouvement par une cordelette
attachée à un
poids et à un marqueur ; étant donné
que chaque poulie décrit un
mouvement circulaire d'amplitude ajustable, équivalent
à la somme de
deux harmoniques simples on sinusoïdes, l'une horizontale et
l'autre
verticale, l'opération se déroule ainsi : la
composante horizontale du
mouvement circulaire tend à faire quitter à la
cordelette sa position
verticale, mais, si le rayon du cercle décrit par le
mouvement de
chaque poulie n'est qu'une fraction de la distance entre les deux
poulies, l'effet de le composante horizontale est faible ; l'effet
principal sur la cordelette est celui d'une composante
sinusoïdale
verticale. Le poids pendu à
l'extrémité de la cordelette décrira
donc
un mouvement qui est la somme des composantes verticales des deux
poulies.
D'une conception étonnante simple, la machine de Kelvin
était en fait,
non une calculatrice, mais une machine mathématiques qui
pouvait par
exemple, prévoir les mouvements des marées
pendant un an. C'était aussi
la première machine analogique. Elle ne fut
réalisée de façon fiable
qu'en 1930, au Massachusetts Institute of Technology.
En
1880, la machine à calculer digitale fit son
entrée officielle dans les
administrations, grâce à l'Américain
Hermann Hollerith . Spécialiste
des études statistiques, Hollerith perfectionna le principe
des cartes
perforées et réalisa une machine qui permettait
d'établir des
recensements de population trois fois plus vite qu'auparavant. Chaque
carte pouvait en effet, porter seize nombres à cinq chiffres
ou huit
nombres à dix chiffres. Elle servit le point de
départ à la future
compagnie I.B.M.
Il convient de distinguer, d'un point de vue à la fois
historique et
analytique, entre la machine à calculer et l'ordinateur. De
façon
relative, on peut dire que la machine à calculer jetait les
bases de a
logique que l'ordinateur allait permettre de mettre en oeuvre, et
qu'à
l'intérieur de tout ordinateur il y a d'abord une machine
à calculer.
La première calculatrice électronique de poche
fut mise au point pae
les Américains J.S.Kilby, J.D.Merryman et J.H.Van Tassel, de
Texas
Instruments en 1972, le brevet fut accordé en 1978.
Hewlett-Packard commercialisa les premières calculatrices
programmables en 1976.
Le
boulier a été le premier instrument de calcul et
mérite du fait de son
usage toujours actuel d'être développé.
En Chine populaire, le suan pan ( nom chinois du
boulier ) reste de nos
jours d'un usage quasi universel. On le trouve aussi bien dans les
mains d'un marchand ambulant qui ne sait ni lire ni écrire
que dans
celles du commerçant, du comptable, du banquier, de
l'hôtelier, du
mathématicien ou de l'astronome. Le maniement de cet
instrument de
calcul vieux de plusieurs siècles est tellement
ancré dans les
traditions extrême-orientales que même les Chinois
et les Vietnamiens "
occidentalisés " de Bangkok, de Singapour, de Taiwan et de
Polynésie
continuent généralement de faire tous leurs
calculs au moyen du boulier.
Il est vrai que parmi tous les dispositifs de calcul figuré
employés
par les peuples au cours des âges, le boulier est
à peu près le seul à
offrir l'avantage d'une pratique relativement simple et rapide pour
toutes les opérations arithmétiques. Pour ceux
qui savent s'en servir,
c'est un auxiliaire très utile pour effectuer de simples
additions ou
soustractions de nombres composés de plusieurs chiffres, ou
encore pour
résoudre des problèmes plus compliqués
portant sur des multiplications,
des divisions, voire sur des extractions de racines carrées
ou cubiques.
Et les occidentaux sont généralement
stupéfaits de constater à quel
point la dextérité de ceux qui ont appris
à s'en servir leur permet
d'effectuer, en temps records, des calculs parfois très
complexes.
Il y a eu même une fois au Japon un véritable
match, qui opposa le
Japonais Kiyoshi Matsuzaki, le champion de soroban ( nom
japonais du
boulier ) du Bureau de l'Epargne du ministère de
l'Administration des
postes à l'Américain Thomas Nathan Woods, soldat
de deuxième classe de
la 240ème section financière du Quartier
Général des forces U.S. au
Japon et qui avait été
désigné comme" l'opérateur de
calculatrice
électrique le plus expert de l'armée du
Japon ". C'était en novembre
1945, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Les hommes du
Général
MacArthur s'efforçaient alors de démontrer aux
Japonais vaincus, la
supériorité des méthodes modernes
d'origine occidentale.
Le match se déroula en cinq rounds comportant des
opérations de plus en
plus compliquées. Et qui l'emporta sur le score sans appel
de 4 à 1 et
avec plusieurs erreurs de la part du vaincu ? Le japonais au boulier !
Le
boulier chinois :
En
Chine, ce prodigieux instrument se présente
généralement sous la forme
d'un cadre rectangulaire de bois dur. Il est composé d'un
certain
nombre de broches sur lesquelles sont enfilées sept boules
mobiles de
bois ( ou de verre ), quelquefois légèrement
aplaties. Celles-ci
peuvent indifféremment se rapprocher d'une baguette
transversale
divisant le cadre en deux parties, de telle manière que deux
de ces
boules demeurent toujours au-dessus et que les cinq autres soient
au-dessous de cette barre de séparation. Chacune des tiges
de cet
instrument correspond à un ordre décimal, et il
est toujours entendu
qu'une broche placée à la gauche d'une autre
possède une valeur dix
fois plus grande qu'elle.
Il va de soi que le nombre de ces tiges, qui, sur les bouliers
courants, varie entre huit et douze, peut être
porté à quinze, vingt,
trente ou même d'avantage, selon les besoins du calculateur.
Car, plus
grand sera le nombre de ces broches, plus importants pourront
être les
nombres à traiter sur l'instrument : un boulier de quinze
tiges par
exemple, aura ainsi une capacité numérique
égale à dix puissance
quinze-1, soit à cent mille milliards d'unités
moins une !
En général, les utilisateurs du boulier chinois
ne commencent pas par
les deux premières broches ( à partir de la
droite vers la gauche ).
Ils préfèrent se les réserver pour les
fractions décimales du premier
et du deuxième ordre, c'est-à-dire pour les
dixièmes et les centièmes
de l'unité. Dans ce cas, la troisième tige est
affectée aux unitées
simples, la suivante aux dizaines, la cinquième aux
centaines, et ainsi
de suite.
Le
boulier russe :
Le
boulier russe est d'une conception légèrement
différente du boulier
chinois. Il comporte dix boules sur chaque tige, dont deux
( la
cinquième et la sixième ) sont de
couleurs différentes ( permettant
ainsi à l'oeil du manipulateur de discerner facilement les
nombres de 1
à 10 ). Pour y représenter un nombre
donné, il suffit de faire glisser,
autant de boules qu'il en faut.
La
machine arithmétique de Pascal
En
fait, la possibilité de mécaniser le calcul
arithmétique fut montrée la
première fois au public en 1642, lorsque le
mathématicien et philosophe
français Blaise Pascal ( 1623-1662 ),
alors âgé de dix-neuf ans
seulement et ignorant totalement les travaux de ses
prédécesseurs,
construit sa fameuse Pascaline. Il l'inventa dans le but de simplifier
les interminables calculs administratifs qu'il effectuait au moyen de
jetons sur l'abaque à colonnes pour le compte de son
père, alors
surintendant de la généralité de Rouen.
La principale caractéristique de la machine de Pascal
résidait dans son
report automatique, dont le principe était fondé
sur un dispositif
mécanique composé d'une série de roues
dentées, numérotées de 0 à
9, et
reliées de telle manière que la rotation
complète de l'une d'elles
faisait avancer la sui vante d'un cran.
Il s'agissait essentiellement d'une machine à additionner
munie d'un
mécanisme irréversible. Mais celle-ci pouvait
toit de même exécuter les
soustractions grâce à un ingénieux
dispositif mettant en jeu la méthode
des compléments arithmétiques.
La
machine de Leibniz :
Conçue
en 1673, mais construite seulement en 1694, la machine de Leibniz fut
donc la première calculatrice capable d'effectuer toutes les
opérations
arithmétiques élémentaires par des
moyens purement mécaniques.
Mais, contrairement à la machine de Pascal, sa calculatrice
ne fut
jamais commercialisée, même si un
deuxième exemplaire fut produit en
1704. Ajoutons que la machine de Leibniz n'a jamais
fonctionné
convenablement : ses mécanismes, beaucoup plus complexes que
ceux de la
Pascaline, se heurtèrent à de grandes
difficultés de fabrication, la
mécanique horlogère n'ayant pas encore atteint
à l'époque le haut degré
de précision nécessaire au montage d'une
calculatrice fiable et
robuste.
Il n'empêche que c'est bien Leibniz, plus encore que Pascal,
qui a
ouvert la voie au développement du calcul
mécanique. Sur le plan
technique, il a en effet apporté un nombre important de
concepts
nouveaux : un inscripteur permettant de poser un nombre avant de
l'additionner ; un viseur de pose ; un entraîneur ; un
chariot
permettant l'addition et la soustraction en position fixe, la
multiplication mobile orientée vers la gauche, et la
division en
position mobile orientée vers la droite ; un
système de tambours à
dents de longueurs croissantes coulissant chacun sur son axe et
remplaçant dix rouages indépendants.
Bref, la contribution de Leibniz a été
considérable, puisqu'elle s'est
trouvée à l'origine de toute une
lignée continue d'inventions qui se
sont prolongées jusqu'au début du
XXème siècle.
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